« Faut-il que les femmes soient nues pour entrer au Métropolitan Museum ? Moins de 5 % des artistes de la section d’art moderne sont des femmes, mais 85 % des nus sont féminins ». C’est ce qu’avaient placardé les activistes les Guérilla Girls en 1989 à New York. Aujourd’hui, bien que les artistes femmes soient de plus en plus mises en avant, force est de constater qu’elles sont souvent moins connues du grand public. Pour remédier à ça, découvrez dès maintenant 5 femmes peintres célèbres

1 – Les femmes peintres célèbres : Artemisia Gentileschi 

Considérée comme l’une des peintres les plus talentueuses des peintres baroques, tout genre confondu, Artemisia Gentileschi a su s’imposer dans l’Italie du XVIe siècle. Née à Rome en 1593, elle est la fille du célèbre peintre Orazio Gentileschi. C’est lui qui l’initia à la peinture. Elle réalise sa première toile seule à 17 ans, Suzanne et les vieillards, une scène biblique. On y retrouve l’influence de l’artiste Caravage, ami de son père.       

Sa jeunesse est marquée par le viol commis par l’un des collaborateurs de son père, qui devait alors l’initier aux techniques de la perspective. Après des mois à promettre de l’épouser, sans jamais passer à l’acte, Orazio porte plainte et l’homme est reconnu coupable. Cependant, à l’époque, c’est la promesse non-tenue de mariage, plus que l’agression commise, qui fait condamner l’homme. Pour prouver son innocence durant le procès, la jeune Artemisia a dû se soumettre à des interrogatoires sous forme de torture. 

La peintre se marie avec un peintre florentin, aux talents inférieurs aux siens. Ce mariage lui permet de quitter Rome. Elle devient, en 1616, la première femme à intégrer l’Académie de Dessin de Florence. Sur ses peintures, on retrouve très souvent des femmes. Loin des représentations des femmes faibles et soumises de l’époque, les héroïnes d’Artemisia sont fortes, indépendantes. À son image. 

2 – Elisabeth Vigée Le Brun

femme peintre célèbre 
Elisabeth Vigée Le Brun
Julie Le Brun Looking in a Mirror par Elisabeth Vigée Le Brun

Peintre officielle de la reine Marie-Antoinette, Elisabeth Vigée Le Brun est née en 1755. Elle est considérée comme l’une des plus grandes portraitistes de son époque. À seulement 19 ans, elle devient membre de l’Académie de Saint-Luc. Une grande maîtrise des techniques de peinture et un réseau influent lui permettent de devenir rapidement célèbre. Elle a un talent inouï pour embellir les femmes sur ses toiles. 

Grâce à la reine, elle intègre la conservatrice Académie Royale de Peinture et de Sculpture. Cependant, dû à ses relations avec la famille royale, la peintre doit quitter Paris en octobre 1989. Elle n’y reviendra qu’en 1802. Sa renommée et ses qualités artistiques lui permettent de trouver des clients dans toute l’Europe, jusqu’en Russie.

Elisabeth Vigée Le Brun a su innover et se détacher des convenances artistiques liées à son époque. En 1787 notamment, elle se représente, dans un autoportrait, avec sa fille. On la voit sourire, dévoilant ses dents. Or, à cette époque, le sourire dans l’art était rattaché à l’ivresse et à la pauvreté. Le scandale éclate. La peintre continue son succès. 

3 – Rosa Bonheur

Née en 1822, la peintre et sculptrice Rosa Bonheur est célèbre pour ses toiles représentant des animaux. Elle grandit à Bordeaux, dans la campagne, avant de monter à Paris avec sa famille rejoindre son père, peintre aussi. Ils vivent dans la pauvreté et sa mère meurt d’épuisement en 1833. À 13 ans, la jeune Rosa Bonheur arrête son apprentissage de couture pour se consacrer à son art. Pari réussi puisqu’elle peut en vivre un an après. En 1859, elle achète le château de By, en Seine-et-Marne. Elle est la première femme à acheter, à son nom, un bien immobilier grâce au seul fruit de son travail. Elle peuple son domaine d’animaux divers et variés, si chers à son cœur. Le monument est aujourd’hui un musée consacré à l’artiste.

Profondément libre et indépendante, l’artiste fait fi des convenances. Pour pouvoir porter un pantalon, elle demande un permis de travestissement tous les six mois, délivré par la Préfecture de Paris. Elle refuse de se marier et partage sa vie amoureuse avec la peintre Nathalie Micas, jusqu’à son décès en 1889. Elle finit sa vie au côté de l’Américaine Anna Klumpke.    

4 – Frida Kahlo

Figure incontournable du XXe siècle, Frida Kahlo voit le jour en 1907, bien qu’elle falsifie régulièrement son année de naissance pour la reculer en 1910. Pas pour se rajeunir, loin de là, mais pour la faire concorder avec l’année du début de la révolution mexicaine. Éduquée à l’art très tôt par son père photographe, ce dernier peine à faire vivre sa famille. Sa mère est dépressive. Des tensions éclatent régulièrement dans le couple. À 6 ans, elle souffre de poliomyélite. Son pied droit arrête de grandir et elle perd en partie l’usage de sa jambe, ce qui lui vaudra le surnom de « Frida la coja » (Frida la boiteuse). Elle souffre de douleurs chroniques.

Déjà rebelle, ses premières années à l’école sont tumultueuses. Aspirant à devenir médecin, elle réussit pourtant à intégrer la prestigieuse École Nationale Préparatoire. Mais, en 1925, alors qu’elle rentre de classe, son bus se fait percuter par un tramway. Elle doit rester alitée pendant de nombreux mois. En effet, une barre métallique a transpercé sa cavité pelvienne. Cela lui déclenchera des fausses-couches tout au long de sa vie. Sa colonne vertébrale et son col du fémur sont brisés. Sa jambe droite a onze fractures. Son pied est totalement disloqué. Son épaule est démise. Elle souffrira des suites de cet accident tout au long de sa vie. 

C’est à ce moment-là que la peinture devient un élément vital dans son quotidien. Elle le dira elle-même, c’est devenu sa raison de vivre. Elle peint sa douleur. Sur 150 peintures, on compte plus de cinquante autoportraits. Membre du Parti Communiste Mexicain, l’artiste s’engage politiquement. Elle défend la condition et l’émancipation des femmes de son pays.  

5 – Jenny Saville

Figure emblématique des Young British Artists, aux côtés du célèbre sculpteur Damien Hirst, Jenny Saville naît à Cambridge le 7 mai 1970. C’est en 1993 que le collectionneur Charles Saatchi se passionne pour ses œuvres, exposées à La London’s Cooling Gallery. L’artiste était alors inconnue et n’avait alors même pas pu se payer le déplacement à Londres. Pourtant, l’homme rachète alors toutes ses peintures. Il lui propose également un contrat pour l’exposer dans sa galerie d’art

Ce qui marque le spectateur dans les peintures de Jenny Saville, c’est d’abord leur taille. Les toiles sont monumentales. L’artiste utilise d’ailleurs régulièrement des échafaudages dans son atelier. On y trouve aussi sept miroirs, qui lui permettent de regarder son travail sous différents angles et perspectives

Mais surtout, ce sont ses sujets qui retiennent notre attention. Loin des critères de beauté occidentaux, Jenny Saville nous montre des corps de femmes obèses, puissants, parfois morbides. On y voit parfois des traces de feutres, marques de la chirurgie esthétique.   

En 2018, elle devient l’artiste femme vivante la plus chère au monde, avec la vente de sa peinture Propped, adjugée à 9,5 millions de livres, soit 10,81 millions d’euros. 

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