Apparu à la fin du XXe siècle, l’art urbain habille nos rues et l’espace public. Transformant nos villes en musées à ciel ouvert, le street-art participe à la démocratisation de l’art. Bien que lorsqu’on pense street-art, on pense graffitis et peinture, ce mouvement artistique prend différentes formes, comme la projection vidéo. Découvrez aujourd’hui sur Amanni 7 artistes de street-art à suivre.
Blek le Rat, l’artiste français de street-art le plus célèbre
Né Xavier Prou en 1951 à Paris, Blek le Rat est considéré comme le fondateur du mouvement pochoir. Inspiré par un voyage à New-York en 1971, il commence par peindre des petits rats noirs au pochoir dans les rues parisiennes au début des années 80. Cette technique lui semble plus adaptée à l’architecture de la ville.
Dans les années 2000, ses œuvres deviennent plus politiques. Pour soutenir la journaliste Florence Aubenas, kidnappée en Irak, il recouvre des murs de centaines d’affiches à son effigie. C’est le moment où l’artiste dit avoir pris conscience de sa force et de sa responsabilité en tant qu’artiste travaillant dans l’espace public. Partout dans le monde, il réalise ensuite la série des mendiants pour attirer notre regard sur les problèmes des sans-abris.
Pour comprendre l’influence de Blek le Rat sur la scène artistique, nous pouvons nous référer à ce que Banksy dit de lui : « À chaque fois que je peins quelque chose, je découvre que Blek le rat l’a déjà fait simplement 20 ans avant ! »
Shamsia Hassani, la première artiste graffeuse afghane
Née en avril 1988, Shamsia Hassani nous donne un aperçu de ce que c’est d’être une femme afghane dans une société où aujourd’hui, les Talibans ont pris le pouvoir. Professeure aux beaux-arts à Kaboul, l’artiste s’est lancé dans le street-art en 2010.
Dans chacune de ses œuvres, les femmes sont toujours représentées au premier plan, dans des proportions démesurées. Peintes les yeux clos, le regard souvent tourné vers le ciel, on remarque de suite l’absence d’une bouche. Ces femmes muettes prennent vie dans des univers colorés.
Cependant, ses dernières toiles sont beaucoup plus sombres depuis la prise de pouvoir des Talibans. Actuellement, la peintre n’expose plus son art dans la rue, par peur des représailles. Elle continue donc de créer depuis son studio et partage ses œuvres depuis son compte Instagram. Suite à l’expulsion des filles des classes d’écoles en Afghanistan, elle a par ailleurs posté ces mots : « Il semble que ces personnes ignorantes n’ont pas d’autre but que de conspirer pour assombrir les vies des femmes afghanes » .
Julien Nonnon, une autre forme de street-art
Autre artiste français de cette sélection, Julien Nonnon fait vivre un street-art cinématographique. En effet, ce créateur numérique profite de la nuit pour projeter sur les murs des images éphémères. Ces créations représentent souvent des animaux sauvages habillés. Ces créatures hybrides, mi-homme, mi-animal, nous emmènent dans un safari urbain.
Julien Nonnon est le membre fondateur du studio de création Le3. Ses œuvres mélangent street-art, installations cinétiques, créations digitales et mapping. Chacune de ses réalisations joue sur son interaction avec l’architecture sur laquelle elle est projetée. Il a créé ses propres outils pour pouvoir projeter son travail sur tous les lieux jugés inspirants.
Shepard Fairey, le croisement du street-art, du marketing et de l’engagement
Vous connaissez forcément une œuvre de Shepard Fairey. En effet, l’artiste américain est à l’origine du poster de Barack Obama, Hope, réalisé pour la campagne présidentielle de 2008. Cette affiche est devenue virale. Le président l’a d’ailleurs personnellement remercié d’avoir influencé la campagne présidentielle avec ses affiches.
Mais l’artiste gère également une agence de publicité à Los Angeles, le Studio Number One. Il a, par exemple, créé la pochette de l’album Monkey Business des Black Eyed Peas, sorti en 2005.
Shepard Fairey est né en 1970 à Charleston. Passionné par la contre-culture hip-hop et par l’univers du skate, il crée avec sa bande d’amis de la Rhode Island School of Design en 1989 des stickers à l’effigie du catcheur français André Roussimoff. Des autocollants et affiches sont collés un peu partout aux États-Unis. C’est ainsi que naît le mouvement André the Giant Has a Posse (André le Géant a une bande de potes), qui a contribué à le rendre célèbre. Suite à des menaces de poursuite pour l’utilisation d’une marque déposée, le mouvement est rebaptisé Obey Giant.
Miss Van, une street-artiste toulousaine
Vanessa Alice Bensimon, connue aujourd’hui sous le pseudonyme de Miss Van, est née en 1973 à Toulouse. Elle est considérée comme l’une des initiatrices du mouvement féminin dans le street-art en France. Dès les années 90, elle peint sur les murs toulousains ses poupées aux formes généreuses, à la fois malicieuses et sensuelles. À cette époque où l’art urbain est très masculin, ses poupées pin-up se font remarquer.
Dans les années 2000, l’artiste commence à être exposée en galerie aux quatre coins du monde. Son art quitte alors la rue pour s’installer sur des toiles. Ses poupées évoluent avec elle. Ainsi, pendant quelques années, ses réalisations se font plus sombres. Puis, l’artiste prend un nouveau tournant et s’inspire du burlesque. Peintre depuis plus de 25 ans, Miss Van confie évoluer et grandir avec ses peintures. D’après elle, c’est le seul moyen quand on peint avec ses émotions et ses sentiments.
Même si l’artiste a passé la majeure partie de sa vie d’artiste à Barcelone, toulousains, vous pouvez admirer une de ses œuvres au 5 rue du Pont De Tounis.
Faith XLVII, du street-art à l’art pluridisciplinaire
Née à Cape Town, en Afrique du Sud, en 1979, Liberty Du est aujourd’hui internationalement connue sous le nom de Faith XLVII. Son pseudo relève plus de sa foi en l’humanité qu’en une quelconque religion. Le chiffre 47, quant à lui, fait référence à ses grand-mères.
Dès 16 ans, l’artiste découvre la scène graffiti. Trois ans plus tard, elle se lance comme graphiste, en autodidacte. Depuis ses débuts, ses œuvres questionnent sur des problématiques féministes, politiques, économiques et sociales. Aujourd’hui, elle ne se limite pas à une seule discipline. Faith XLVII aime découvrir, explorer, pratiquer au gré de ses envies. Ainsi, elle peut utiliser la peinture, la projection cartographique, l’installation vidéo, la gravure comme les dessins.
Jef Aérosol, le street-artiste aux influences rock
Dernier artiste de cette sélection, Jef Aérosol est un autre pionnier de l’art urbain français, aux côtés de Blek le Rat et de Miss.Tic. Né en 1957 à Nantes, l’artiste a été prof d’anglais le jour et pochoiriste dans les rues lilloises. Cependant, c’est à Tours en 1982 qu’il peint son premier pochoir.
Passionné de musique, musicien lui-même, Jef rend hommage dans ses peintures aux grands noms du rock, à des personnalités comme Gandhi, mais également à des anonymes. Pochoirs en noir et blanc, photo-graphisme et flèches rouges sont ses armes pour délivrer un message poétique et humaniste.
Alors, qu’avez-vous pensé de cette sélection de 7 artistes de street-art à suivre ? Si cette sélection vous a donné envie d’attraper un aérosol décorer vos murs, découvrez dès maintenant nos 9 astuces pour être plus créatif. Sinon, pour votre décoration intérieure, vous pouvez faire appel à nos artistes 100 % toulousains.